Ceux qui ont obtenu un crédit immobilier en 2019 l’ont peut-être décroché de justesse. En décembre, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) qui rassemble, entre autres, la Banque de France et le ministère de l’Économie a tiré une première sonnette d’alarme.

Pourquoi ce serait plus compliqué en 2020 ?

Le Haut conseil a demandé aux banques d’éviter d’octroyer des prêts immobiliers sur plus de 25 ans et si le taux d’endettement des emprunteurs dépassait les 33 %.

Le 14 janvier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a réitéré les consignes s’appliquant  à tous les nouveaux prêts déposés depuis ce mois de janvier, en ajoutant, cela veut dire que les dérives doivent s’arrêter et que les comportements doivent changer. Et vite . Pour l’heure, ce ne sont que des recommandations, mais qui pourraient se transformer en obligations.

Quelle est la situation ?

Jusqu’alors, il n’a jamais été aussi aisé pour les Français d’emprunter pour acheter un logement en raison des taux d’intérêt historiquement bas. Résultat, les sommes prêtées atteignent des records :  258 milliards d’euros en 2019 », indique Frédéric Guyonnet, président du Syndicat national de la banque et du crédit. La production de nouveaux crédits à l’habitat s’établissait à 214 milliards d’euros en 2018.

Quelles conséquences ?

 Au moins 100 000 ménages et jusqu’à 130 000 pourraient mécaniquement être exclus par ces mesures, soit près de 10 % des transactions réalisées en 2019 , a estimé dans Le Parisien, Michel Mouillard, économiste à la tête de l’Observatoire des crédits aux ménages. La Banque de France a réfuté ces chiffres.  Il est encore trop tôt pour dresser un bilan, confirme un courtier rennais, nous sommes encore dans le flou. 

Autre conséquence des taux bas, certaines banques ont décidé d’arrêter de travailler avec des courtiers. En supprimant ces intermédiaires, elles gardent une plus grande marge. D’autres ont revu à la baisse la commission qu’elles leur versent par dossier négocié.  Dans les prochains mois, on risque de voir des établissements de courtage fermer , explique Frédéric Guyonnet.

Est-ce que les banques suivent les recommandations ?

Si on s’en tient à la dernière publication de l’Observatoire Crédit Logement, oui. Entre décembre et janvier, la durée des prêts est déjà passée en moyenne de 232 mois (19,3 ans) à 227 mois (18,9 ans). Une diminution  rapide  et  inhabituelle  à cette période de l’année selon l’Observatoire.

Autre indicateur, le nombre de crédits accordés entre novembre 2019 et janvier 2020 a diminué de 6,7 %.  Dès décembre, la plupart des établissements de crédit ont commencé à ajuster leurs offres aux recommandations du HCSF , ajoute l’Observatoire.

Quels ménages pourront plus difficilement emprunter en 2020 ?

 Ceux sans apport ou avec des crédits en cours , avance un courtier. Les emprunteurs qui remboursent déjà une résidence principale pourraient aussi être pénalisés  quand ils souhaitent investir pour du locatif . Notamment quand leur taux d’endettement est supérieur à 33 %.

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Crédit immobilier : sera-t-il plus difficile d’emprunter en 2020 ?Ouest-France.fr

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